Les listes électorales donnent des renseignements précieux sur les métiers des Buzilliacéens. Celles de 1946 et de 1953 sont d’autant plus intéressantes qu’elles intègrent les femmes qui ont voté pour la première fois en 1945. Par contre, le droit de vote étant fixé à 21 ans, les jeunes artisans et commerçants ne sont pas notés sur ces listes.
Les métiers du bois étaient bien représentés : le charron, Clément Laurenceau, les charpentiers avec la famille Gaudin et les frères Bondu, les menuisiers : Maurice Dandé père et fils, le tourneur, Joseph Lebrun. Ajoutons à la liste, le vannier Joseph Bossard et la vannière du Fossé Neuf, Madeleine Terrien.
Le textile occupait aussi bien des gens, à commencer par les tisserands : il en restait encore quelques uns : Pierre Viau, Joseph Bondu et Jean Macé. La famille Augereau, de Ferdinand à Noël, employait des ouvrières dans l’atelier de tailleurs à côté de l’église. Les couturières étaient nombreuses : 16 sur la commune. Fernande Morinière tenait la mercerie, Raymonde Neau était modiste-chapellière et Marie Dugast brodeuse.
Serge Nigrowsky en train de ferrer la jument d’André Bossard
L’agriculture fournissait du travail : Paul Robin, le grainetier, parcourait la campagne et les forgerons s’activaient : Louis Aillerie, Jean Blanchard, Joseph Fouchard, Joseph Neau, Pierre Plard, André Rideau. (voir photo). Moïse Sevet occupait une profession qu’on ne trouve plus : il était à la fois trieur, pour les céréales, « saigneur », pour les animaux à abattre et éventuellement coiffeur.
Chacun trouvait alors de quoi se nourrir sur la commune : les boulangers, Henri Pelé et André Haie, le boucher François Poilâne et le marchand-primeurs Raoul Moreau. Quant à l’épicerie, il y avait l’embarras du choix : une douzaine en 1946. N’oublions pas les cafés : après la guerre, dans le bourg, on avait le choix entre les cafés Baron, Monnier, Houdebine, Gravouille et Robin, nombre respectable mais bien loin des 18 estaminets recensés au début du XXème siècle sur le territoire de la commune.
Pourtant, des évolutions se font jour : 1953 marque le début du déclin du commerce et de l’artisanat.
Le nombre d’épiceries diminue : il n’en reste plus que 9. Les sabotiers ont disparu : Joseph Coiffard, père et fils, n’exercent plus. Il n’y a plus qu’un cordonnier, Bernard Allard. Des nombreux tonneliers qui ont, à la fin du XIXème siècle, occupé une grande place dans la vie communale, il ne reste que les frères Vincent, Victor et Claude et Jean Terrien.
Certaines professions, liées au cheval, disparaissent : Henri Haie sera le dernier hongreur et Louis Houdebine, le dernier bourrelier.
Les Buzilliacéens sont de plus en plus nombreux à trouver du travail dans l’industrie, en particulier, celle de la chaussure. Si on y ajoute le développement des grandes surfaces, la généralisation de l’automobile et les constructions en lotissement à la périphérie, la vie joyeuse du bourg liée aux boutiques et ateliers va y perdre de sa saveur.
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