On commémore, cette année, le bicentenaire de la mort de Napoléon.
Mais quel a été l’impact de son règne sur notre vie locale à Bouzillé ?
D’abord, alors qu’il n’est encore que Premier Consul, de 1799 à 1802, c’est lui qui ordonne d’établir la liste des naissances, mariages et décès des actes perdus ou détruits pendant la guerre de Vendée. Ce document, accessible en mairie, est précieux pour les chercheurs en généalogie.
Ensuite, par la création des préfets et sous-préfets dans les départements, il contrôle toute l’administration locale. Quelques exemples : le maire, l’adjoint, les conseillers municipaux sont nommés par le préfet. Le conseil municipal doit demander au préfet l’autorisation de se réunir. Toute dépense, si petite soit-elle, doit recevoir l’aval de la préfecture. Ainsi, « la création du petit pont pour passer les gens à pied à la Farouère » passe par la préfecture.
Mais, ce sont les jeunes de Bouzillé qui ont payé le plus lourd tribut suite aux guerres napoléoniennes. En Italie, Jean Coiffard à Ancône, Pierre Moreau à Udine, Pierre Davy y ont perdu la vie. La guerre d’Espagne a été fatale à Pierre Guilbault à Pampelune ou à Jean Séché à Valladolid. Les campagnes d’Allemagne, d’Autriche ou de Russie n’ont laissé aucune chance à Louis Bonnin (voir acte de décès) et François Toublanc à Magdebourg, à Mathurin Chupin à Halberstadt, à Jean Bossard à Mayence, à Joseph Guéry à Vienne ou à Jean Toublanc, 19 ans, du régiment de la Garde à Anvers.
Inutile de dire que ces guerres ne suscitent pas l’enthousiasme à Bouzillé et nombreux sont ceux qui cherchent à échapper à l’envoi sous les drapeaux. Comme les pères de familles ne partent pas à l’armée, il faut se dépêcher bien vite de se marier. Et on assiste alors à des records de mariages à Bouzillé : 100 en 1809 (deux par semaine) et 73 en 1813 !!! alors que la moyenne annuelle habituelle tourne autour de 20.
Il ne faut donc pas s’étonner si le départ de Napoléon est salué par les Buzilliacéens.
En 1814, le conseil municipal "adhère à la déchéance de Napoléon Bonaparte et au rappel de la dynastie de notre dernier roi. Nos coeurs sont acquis à Louis XVIII."
Par la suite, cet attachement à la royauté sera encore vivace. En 1821, le conseil municipal vote une somme de 70 francs pour célébrer le baptême du petit-fils du roi Charles X, le duc de Bordeaux. Il y ajoute 60 francs pour acheter le domaine de Chambord au profit du même duc.
Néanmoins, le souvenir de l’empereur va rester longtemps vivace dans l’esprit de quelques habitants de Bouzillé. En 1841, vingt ans après sa mort, Julien et Marie Allard, laboureurs au bourg, vont appeler leur fils : Joseph, Napoléon.
Bien après la mort de Napoléon 1er, Napoléon III a créé la médaille de Sainte Hélène qui récompense les 405 000 soldats encore vivants en 1857 ayant combattu au côté de l'Empereur. C'est le cas à Bouzillé de Pierre Challet et de René Ménard grenadier au 103ème régiment de ligne pour ses campagnes d'Espagne et d'Autriche.
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