Aujourd’hui la télévision n’est plus, notamment chez les jeunes, un élément incontournable des journées et des soirées à la maison, elle est supplantée par les micro-ordinateurs et par les téléphones portables mais il y a plus de soixante ans, elle était une nouveauté incroyable pour la population rurale en particulier.
En novembre 1956, on capte pour la première fois la télévision à Bouzillé grâce à un relais situé à Caen. Cette nouveauté, à l’initiative du curé André Besnard, a fait sensation puisqu’elle est mentionnée dans la presse. Elle est installée dans une petite salle située sur la Place Margot qui depuis a toujours conservé le nom parfaitement approprié à l’époque « Salle de la télé » (photo) ; restée propriété de l’Association Saint Pierre, elle est utilisée régulièrement par le club des Aînés et épisodiquement par des familles pour des verres de l’amitié ou des repas.
Une fois la télévision installée par les soins des Ets Rouault à Ancenis, il fallait faire fonctionner le service comme on dit, un télé-club a été formé sous l ‘égide de l’Association Saint Pierre qui prend la responsabilité du fonctionnement. Le service est gratuit mais si l’émission a plu, on est invité à verser 50 F et il existe même une carte personnelle de membre du télé-club qui donne droit à toutes les séances pendant trois mois ; les programmes étant annoncés dans la presse quotidienne et un affichage à l’entrée de la salle.
Cette initiative a fait du bruit et on se déplace pour voir cette innovation : au début de l’année 1958, le Sous-Préfet de Cholet s’est déplacé pour voir un match de rugby qui opposait la France à l’Angleterre, incroyable non ? Le public est au rendez-vous et à l’heure, certaines émissions font la vedette, le cirque notamment.
Si on souhaite voir, en plus des programmes annoncés, une émission particulière, on peut s’adresser aux responsables. Le confort de la salle a été amélioré et pendant la saison froide un poêle à charbon réchauffe les spectateurs.
Ce service a fonctionné plusieurs années et a permis à une partie de la population de Bouzillé de découvrir le monde, des programmes variés même si leur nombre était limité, de s’intéresser passionnément aux premiers feuilletons, etc…
Ce n’est pas de la préhistoire mais à la vue de ce que sont les moyens actuels de communication, on peine quelquefois à s’imaginer le choc de cette nouveauté en 1956.
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