Avant la Révolution.
La question de l’âge de la scolarisation ne se pose pas : il n’y a pas d’école à Bouzillé. Seules quelques familles, comme l’écrit l’adjoint Pommer, « qui ont quelques moyens envoient leurs enfants en pension dans les communes voisines, même à Ancenis ». Aussi le niveau d’alphabétisation est très faible. La signature des registres paroissiaux, baptêmes, mariages et sépultures en est un bon indicateur. En 1740, les 3/4 des actes ne sont pas signés. Seuls les maîtres-artisans, les détenteurs de charges comme les notaires ou les riches paysans signent les actes. Il y a très peu de signatures de paysans, alors même qu’ils constituent la plus grande part de la population.
Les projets de la Révolution n’aboutissent pas.
La révolution française, en 1793, décrète que l’instruction sera obligatoire de 5 à 12 ans et que toute commune de plus de 1000 habitants devra ouvrir une école. Cette décision restera lettre morte. A la même époque, en 1793, éclatent les guerres de Vendée. La région est ravagée, les maisons incendiées. Pendant plusieurs dizaines d’années, les habitants de Bouzillé s’évertuent à reconstruire leur village et donnent priorité à leur église ( voir l’article sur le Bois aux Moines) et l’instruction passe au second plan.
La loi Guizot.
Cette loi portée en 1833, par Guizot, ministre de Louis-Philippe est fondamentale. Elle oblige toutes les communes à ouvrir une école de garçons. Le comte Luc-Jean de Gibot, maire de Bouzillé, prend les choses en mains. Il présente au conseil municipal un plan de construction d’une école de garçons avec la mairie à l’étage. Celle-ci est située à l’emplacement de l’école publique actuelle ( voir photo ).
Une plaque à l’entrée de l’école rappelle cet événement.
En 1836, les travaux sont achevés et c’est la première rentrée scolaire sous la direction de l’instituteur Jean-Baptiste Davodeau. Il est remplacé peu après par Victor Bonnet puis par Benjamin Gautier qui dirigera l’école pendant quarante ans. L’instituteur, à l’époque, est payé pour une part par la commune et pour une autre part avec les rétributions des parents. Seuls, les enfants des familles dites « indigentes » sont admis gratuitement.
Mais l’école n’est pas obligatoire et, au début, peu de parents scolarisent leurs enfants. Ainsi, en 1841, soit 5 ans après l’ouverture de l’école, il n’y a que 20 élèves en été et 35 en hiver, sur 103 enfants en âge de scolarisation à assister aux cours. Mais ce nombre va augmenter progressivement au cours du XIXème siècle, ce qui va poser un problème : l’école se révèle trop petite. En 1867, le maire Jean Drouet, propose d’acquérir la maison voisine pour un agrandissement, mais il se heurte à une forte opposition au sein du conseil municipal et il faudra attendre quinze ans pour que l’école s’agrandisse.
Suite de l’histoire dans le prochain article du blog !!!
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