1. Les moulins
Il n’y a pas si longtemps, à Bouzillé, comme dans beaucoup de communes rurales, se dressaient dans le paysage clochers et moulins. Ceux-ci étaient très nombreux, plusieurs par commune. On en dénombrait 1500 dans le Maine et Loire au début du XIXème siècle. C’était en majorité des moulins à vent qui s’étaient développés à partir du XVIème siècle, complétant les moulins à eau plus anciens. Ceux-ci étaient essentiels dans le vie de nos campagnes car le pain, ne l’oublions pas, était l’aliment de base de nos ancêtres.
A Bouzillé, les archives communales et le cadastre Napoléon, daté de 1830, donnent de précieux renseignements sur cette activité de meunerie.
Les moulins-tours.
Il y en avait trois qui dominaient la vallée de la Loire, perchés sur le bord du plateau.
- le moulin des Airs, aujourd’hui disparu, au bout de la rue du même nom.
- le moulin de Clérambault, rue des Mutreaux (voir photo) ; il est assez récent car il ne figure pas sur le cadastre Napoléon. Il a été acheté par la commune à Léon Bossard, dans les années 1930, et ses 190 m³ de pierre ont servi à empierrer le chemin des Mutreaux.
- le moulin des Mutreaux, près du château d’eau, dont il reste la tour.
Deux autres moulins à vent tournaient sur la commune de Bouzillé. Ils ont disparu.
- le moulin de la Championnière, en face de l’élevage récemment installé. Il était utilisé par les paysans du Fossé Neuf et de la vallée.
- le moulin de la Haie d’Alot, au sud de la Clabotière. La parcelle du clos du Moulin lui était accolée.
Les moulins à eau.
- le moulin de la Haie d’Alot, sur le ruisseau en amont de la digue qu’emprunte la route, était très ancien : il est cité dans les archives datées de 1500. Il appartenait aux moines de l’abbaye de Saint Florent-Le-Vieil. On n’en retrouve plus de trace. Il était associé au moulin à vent près de la Clabotière. Souvent, d’ailleurs, les meuniers avaient les deux types de moulin qu’ils faisaient tourner en fonction des conditions climatiques.
- une interrogation subsiste : on parle de la boire des Moulins, entre le Fossé Neuf et la Rabottière. Or le cadastre ne signale aucun moulin à eau dans cette zone.
Le nombre des moulins, concurrencés par les minoteries industrielles, a diminué puisque, dans le Maine et Loire, on n’en dénombrait plus que 190 en activité avant la seconde guerre mondiale et, à Bouzillé, il ne reste plus que la tour du moulin des Mutreaux.
2. Les meuniers
Ils faisaient partie des notables des communes et leur situation était aisée.
Ils exerçaient leur métier en famille et nous allons en prendre quelques exemples :
- la famille Bouin.
A la Chapelle Saint Florent, le moulin à eau de Braimboeuf a fait travailler des générations de membres de la famille Bouin. Eh bien, on en trouve à Bouzillé. Ainsi André Bouin, né à la Chapelle, vit au Pressoir-Neuf . Il est cité comme membre du conseil municipal de Bouzillé en 1845. Son gendre, Pierre Godin, est meunier aux Clérambaults.
- les familles Ménard, Oger et Macé.
Elles gèrent le moulin de la Haie d’Alot ou « Haie d’Alotte » au début du XIXème siècle et c’est un autre Oger qui est meunier à la Championnière.
- la famille Garciau.
Elle fait tourner les moulins des Mutreaux et des Clérambaults. Félix Garciau est marié à une petite-fille d’André Bouin : vous voyez qu’on reste toujours en famille.
Souvent, les meuniers donnaient leur nom aux moulins. Le moulin des Airs est cité dans les archives comme le moulin des Bouins. Celui des Mutreaux est appelé moulin Maudire puis moulin Garciau.
Le nombre des moulins, concurrencés par les minoteries industrielles, a rapidement diminué, puisque, dans le Maine et Loire, on n’en dénombrait plus que 190 en activité avant la seconde guerre mondiale et, à Bouzillé, il ne reste plus que la tour du moulin des Mutreaux. Ils ont été remplacés, dans le paysage par les châteaux d’eau et les éoliennes.