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Nouvelles du temps passé

Photo du rédacteur: jeanhaie49530jeanhaie49530

Article du « Petit Courrier » du 29 novembre 1896 :


Une voiture dans la Loire : deux noyés !


« Un épouvantable accident, dont les conséquences ont été des plus tragiques, s’est produit le 25 courant dans la soirée, sur la rive gauche de la Loire, territoire de la commune de Bouzillé en face d’Ancenis.



Le nommé Louis Bernier, 71 ans, épicier et aubergiste au bourg de Bouzillé, faisait sa tournée hebdomadaire avec sa carriole garnie de marchandises, en compagnie d’Annie Trotreau, sa domestique âgée de 20 ans, dans les villages dépendant de sa commune. Ils revenaient tous deux du village de la Loge et se trouvaient vers 6 heures sur le chemin de halage près de la Rabotière qui avoisine la Loire.

Que s’est-il passé à ce moment ? Le cheval a-t-il fait un brusqu’écart ? On en est, en tout cas, réduit aux conjectures.



Quoi qu’il en soit, le sieur Plumejeau, garçon marinier à bord de la France, bateau de chaux amarré à la Rabotière et qui se trouvait dans sa cabine, entendit des cris de détresse qui semblaient être poussés par une femme en danger de se noyer.


Montant rapidement sur le pont, il se jeta dans un petit bateau et s’avança dans la direction d’où semblaient provenir les cris, mais il arriva juste à temps pour entendre les derniers clapotements d’un cheval disparaissant sous l’eau avec son attelage entraîné par le courant. L’alarme fut aussitôt donnée dans le village par le marinier. Les habitants qui venaient de voir passer l’attelage se rendirent rapidement compte du drame qui venait de se produire sans témoin : mais la nuit noire rendant toutes recherches impossibles, il fallut, bon gré mal gré, les remettre au lendemain.

Hier matin, à la première heure, plusieurs riverains de bonne volonté ont dragué la Loire sur une longueur de 400 mètres environ jusqu’à 1 heure de l’après-midi. Toutes les recherches sont restées infructueuses.

A l’endroit où l’accident s’est produit, le chemin de halage est rendu des plus dangereux par nombre de fondrières, très étroit ( la largeur maxima est de 2 m.50) ; il forme, en outre, un coude des plus accentué. On voit les empreintes des roues de la carriole à partir du bord du chemin allant se perdre dans la Loire. La profondeur d’eau, à quelques mètres de la rive, est de près de 9 mètres ce qui explique l’insuccès des recherches. Des voisins ont trouvé sur l’accotement du chemin de halage la lanterne de la carriole et sur le bord du fleuve le chapeau du sieur Bernier, avec quelques livres de charbon, s’en allant sur l’eau et recueillis par un habitant du village ; ce sont les seules épaves restant du naufrage.


Le père Bernier est honorablement connu dans toute la région. Il laisse une veuve sans enfant. Quant à la jeune fille, fauchée à la fleur de l’âge, sa famille habite à la Menantière, en Bouzillé, où elle est très estimée.


Cet événement a, comme bien l’on pense, produit une profonde émotion dans tout le pays ».


Article du « Petit Courrier » du 4 décembre 1896 :

« Dans notre numéro de vendredi dernier, nous avons raconté le terrible accident arrivé à Bouzillé. On sait que le nommé Louis Bernier et Marie Trotreau s’étaient noyés dans la Loire au village de la Rabotière. Marie Trotreau fut retirée le lendemain mais le cadavre de Bernier avait été introuvable.

Ce ne fut que dimanche que M. Pierre Pauvert, propriétaire à la Varenne, le découvrit au lieu-dit : l’Ile Bridon. Chose étonnante le corps était assez bien conservé et M. le docteur G. de France, de Champtoceaux, a constaté le décès de Bernier ».


 
 
 

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