Promenade dans la campagne de Bouzillé

  Le randonneur qui arpente les routes et les chemins de notre commune longe ou traverse villages ou maisons dont une plaque indique le nom.

Quelle est l’origine de cette dénomination ?

1. Pour beaucoup, il s’agit du nom de famille du premier occupant de l’endroit auquel on a ajouté -ère ou – erie :

Ménard pour la Ménardière, Pohu pour la Pohuère, Chenouard pour la Chenouardière, Brégeon pour la Brégeonnière, Courgeon pour la Courgeonnerie ou Pilet pour la Piletterie et la liste est encore longue dans notre village.

Parfois le nom de famille n’a pas été modifié : les Babins ou les Guineaux.  

2. D’autres lieux-dits portent des noms usuels qu’on retrouve très souvent dans d’autres communes :

- Les Aires ou les Airs étaient des terrains où l’on battait le blé. On y trouvait aussi des moulins comme celui des Bouins à Bouzillé.

- Les Arcis marquent un endroit défriché par le feu.

- La Barre était un enclos pour les animaux ou une barrière.

- Le Grand et le Petit Bordage sont des petites fermes tenues par des bordiers.

- La Brosse est un lieu envahi par les broussailles.

- La Cabane, dans nos régions, était une exploitation agricole.

- Le Clos est un terrain entouré d’un mur ou d’une haie. On a une bonne vingtaine de clos sur la commune de Bouzillé.

- Le Gas ou Gât, le Gas Charron, marque une zone inculte ou très humide ; Gateceau a la même origine.

- La Haie, Haie d’Alot ou Haie Bourdin, est une barrière d’arbres. Citons historiquement les Haies Pipes sur la route du Fuilet qui ont servi de refuge aux habitants de Bouzillé pendant les passages des Colonnes infernales en 1794.

- L’Ouche est une parcelle de bonne terre, jardin ou verger.

- la Touche est un petit bois.

3. Parfois, cela fait référence à l’histoire ou à la Préhistoire comme la Pierre-Baudron.

Le mot « pierre » désigne un mégalithe, menhir ou dolmen, que la tradition situe sous la rampe du four à chaux de Sainte Catherine.

- Quant aux Pierres Blanches, près du Blandin, c’est lié à la voie romaine, dans l’Antiquité, qui passait en bordure du plateau pour éviter les crues de la Loire.

- Le Bois aux Moines rappelle que les terres appartenaient aux Bénédictins de Saint Florent le Vieil, terres que les habitants de Bouzillé avaient occupées après la Révolution.

- Le Fossé Neuf : on retrouve cet adjectif « neuf » dans des communes comme Bourgneuf ou Villeneuve. Il désigne une zone de défrichements récents, à la fin du Moyen-Age.

- Le Plessis-Prévost ou Provost et la Proutaie : là vivait le prévôt, agent du seigneur de la Bourgonnière chargé de la justice et de l’impôt.

- le Fourneau est plus récent : il date du début du XIXème siècle quand le four à chaux a été construit au sud du Fossé Neuf.

4. N’oublions pas les noms ayant un rapport avec la nature du sol :

- Les Sables, en vallée.

- La Grand’Noue et les Noëlles, Maragon étaient des terres marécageuses.

- la Motte, en hauteur sur sa pointe rocheuse, était autrefois un relais de poste.

5.  La végétation y a aussi sa place :

- Le Frêne,

- La Pinelle plantée de pins,

- La Teillaie et ses tilleuls,

- La Fuye et ses hêtres.

Enfin, au cours des siècles, certains lieux-dits ont changé de nom :

- Le Pas-Péan qu’on trouve écrit : Port-Payant, Pas ou Bas-Pouillant.

- La Jalouisière, Girousière ou Gérousière.

- Les Renières, Rignières, Rinières, Rheinières, Reinières.

  Dans un prochain article, nous nous attarderons sur les noms des rues du bourg et du Fossé Neuf.