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Un patrimoine unique à mettre en valeur ! (1)

Photo du rédacteur: jeanhaie49530jeanhaie49530

Il s’agit bien sûr des fours à chaux dont Bouzillé conserve les derniers exemplaires sur la commune d’Orée d’Anjou.

L’industrie de la chaux était liée à la présence de lentilles de calcaire Ca Co3 dont la formation remonte au Dévonien, c’est-à-dire il y a environ 350 millions d’années. On retrouve ce calcaire près de chez nous, à Liré et à Saint Géréon, la Rouxière et Saint Herblon de l’autre côté de la Loire.


Les fours de Sainte Catherine

On sait que, depuis l’Antiquité, la pierre calcaire était utilisée pour la fabrication de la chaux, mais on n’a pas de documents écrits pour cette période.

C’est au début du XVIème siècle qu’on a la première trace de l’activité du four. Un châtelain de Belligné a acheté une « busse » de chaux au fourneau de Bouzillé pour des travaux de maçonnerie. La « busse » avait une contenance de 237 litres. Le four était exploité par des moines qui dépendaient de l’abbaye Toussaint d’Angers. Il fonctionnait au bois. La légende raconte que les moines payaient une redevance à la cure de Bouzillé sur une pierre, dolmen ou menhir, qui serait encore sous la rampe des fours actuels. Sur le site existait une chapelle, dont les anciens se souviennent encore, qui a disparu.


Plus tard, en 1673, Marie du Breil, dame de Liré, mentionne les « fourneaux de Sainte Catherine ». Leur activité avait cessé, sans doute au XVIIIème siècle.

Une succession de propriétaires

A la Révolution, les biens du clergé sont confisqués et deviennent biens nationaux. Sainte Catherine appartenant à la cure de Bouzillé est mise en vente et c’est un Ancenien, Jean Angebault, qui l’achète en 1791.

Il la revend en 1820 à François de Grimaudet, propriétaire du château de la Bourgonnière à Bouzillé. Ce dernier indemnise la cure de Bouzillé qui avait été dépossédée de son bien à la Révolution. C’est lui qui fait construire aussitôt l’ensemble de Sainte Catherine, composé d’un four principal, donnant sur le nord, d’un four secondaire donnant à l’est et de deux bâtiments accolés le long de la rampe. Cela lui a coûté 200 000 francs de l’époque. Cet ensemble est donc un peu plus récent que le four du Fossé Neuf. (voir plan des fours tirés du cadastre napoléonien).

En 1824, François de Grimaudet revend les fours à François de la Bourdonnaye. C’est la même année, 1824, qu’il vend aussi le château de la Bourgonnière au comte Bertrand de Saint Pern époux de marie-Camille de Cornulier.

En 1847, les fours sont vendus à Victor Duhoux, dont les successeurs mettront fin à l’exploitation des fours de Sainte Catherine en 1870.


Comment expliquer cet arrêt de l’activité ?

- la chaux, utilisée pour amender les terres agricoles acides, est concurrencée à l’époque par les engrais chimiques.


- les ouvriers des fours ont été appelés sous les drapeaux pendant la guerre de 1870 entre la France et la Prusse.


- le four principal présente une fente ; il n’était donc plus utilisable.

( voir photo).







Comme l’a écrit l’historien d’Ancenis Bertrand Boquien qui a fourni de très précieux renseignements pour la rédaction de cet article, « Ces fours presque intacts sont les derniers témoins d’une activité disparue.Ils appartiennent au patrimoine industriel de la région et méritent étude scientifique, protection et mise en valeur. »


 
 
 

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