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  • Photo du rédacteurjeanhaie49530

Le carrefour d'Albert


Si vous pouvez feuilleter à loisir le ‘’ Cocorico’’, ancien  bulletin paroissial , vous y découvrirez de véritables  ‘’perles’’ comme celle qui suit et qui pourra rappeler aux plus anciens d’entre nous une activité qui a disparu depuis longtemps : la buée autrement dit la grande lessive qui se déroulait, pour ce qui suit,  dans un bassin ou ‘’doué’’ en aval du carrefour d’Albert situé au croisement du chemin qui mène à Bel Air  et de celui qui monte à la Pinelle


‘’La buée, c’était la lessive. Autrefois , elle se faisait deux fois l’an : avant et après l’hiver et elle durait huit jours. Le premier jour , c’était l’assire ou l’assouère, peut-être la cire, mot signifiant soit entasser le linge ou y mettre de la cendrée (avec l’origine latine du mot cendre). Il n’y avait alors ni détergent, ni enzyme, à laquelle on ajoutait des chapelets de  rondelles d’iris, le tout dans de grandes’’ pandes’’. Le deuxième jour c’était la chauffée dans le grand chaudron, on prenait l’eau chaude avec le ‘’ouédon’’. Le troisième jour c’était le lavage et le rinçage. La veille on allait demander la clé du doué à Bel- Air pour amener l’eau et toute la journée on rinçait.


Des femmes de journée s’embauchaient et venaient avec leur boîte et leur badras, elles étaient nourries et gagnaient 15 sous par jour. A gauche du douè il y avait une solide selle sous un chêne pour frotter le linge dans un pré appartenant à la  famille Poupard. Au doué, sans doute comme de tout temps, on devait apprendre les nouvelles, les vraies et les fausses et se raconter tous les petits cancans du pays.



Pourquoi venait-on à ce doué ? Parce que la source était abondante en en tout temps, une eau claire qui sentait la violette. Les religieuses tenaient à y laver le linge d’église, après il était toujours plus beau ; mais on ne lavait pas de drap pendant la semaine sainte car, disait-on, celà portait malheur, c’était ‘’laver son suaire’’.


Pourquoi la buée avait-elle tant d’importance ? C’était en raison du travail qu’elle exigeait deux fois l’an : il y avait des douzaines de draps et de chemises qui étaient en toile. Quel changement avec nos jours (et en quantité et en longueur) !



On pourrait citer telle vieille grand-mère qui, morte à 85 ans, n’avait acheté dans toute sa vie que 4 chemises, signe qu’il y en avait des douzaines d’entassées dans les armoires.‘’ 

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