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Les domestiques à la Mauvoisinière (2)

D’où viennent les domestiques ?


Bien sûr, la majorité est de Bouzillé ou des communes voisines, la Boissière, la Chapelle-Saint-Florent, le Fuilet, Liré, Drain ou Saint Rémy. D’autres ont franchi le fleuve : les communes proches de la « Loire Inférieure », Mésanger, Anetz, Oudon ou Ancenis fournissent leur contingent de travailleurs. Sophie, l’épouse du comte, Luc-Jean, a ramené avec elle de sa propriété de Boisgirault, à Saint Philbert en Mauges, des serviteurs comme le couple Libeault, Françoise et Alexandre. Enfin, la Mayenne, les « Côtes du Nord », le Morbihan, la Manche complètent la domesticité, sans oublier une Italienne née à Rome, Louise Angelini, « femme de charges ».

 

Les gages

 

On ne parle pas de salaire à l’époque, mais de gages payés à l’année, à la Saint Jean, le 24 juin.Tous les domestiques ne touchent pas les mêmes gages : citons Julien Chupin qui perçoit 200 francs par an, alors que Jean Plard, pour la même année, en reçoit 350. Une vachère, comme Jeanneton Guéry, n’est payée que 126 francs.

De même, les salaires évoluent peu au XIXème siècle. Pierre Vincent touche 206 francs en 1860 ; en 1888, ses gages sont toujours de 206 francs.

Après la guerre de 14-18, deux changements se produisent : les salaires sont réglés au trimestre ou au mois et non plus à l’année et ils augmentent très sensiblement : Auguste Bompais, valet de chambre, est payé 6000 francs par an en 1927 alors qu’Alexandre Ménard, pour la même fonction, quarante ans plus tôt, en 1887, n’a reçu que 500 francs.

 

Les avantages en nature.

  Ils viennent en complément des gages. Louis Perrouin, vigneron, est logé à la porterie de l’Eventoir. Il a droit à « une ou deux cordes de bois, il peut en ramasser dans le parc. Il a un jardin et deux barriques de vin ». Cussonneau, le boulanger, est logé « avec chauffage, légumes et le pain : 18 livres par semaine, mais sans la lumière ». Une curiosité : il est prévu de fournir à Léon Payoux et à sa femme « des pantoufles pour l’intérieur du château ».

 

Quelques commentaires !!!

 

Cassant, voire méprisant, le régisseur Oger de l’Isle dresse des portraits peu flatteurs de certains employés du domaine . En voici quelques extraits tirés du mémoire qu’il a adressé à son patron,Luc-Anatole .

« Modeste Pacaud : mauvaise cuisinière, aux mœurs douteuses ».

«  Pierre Vincent : l’une des sept plaies d’Egypte, fainéant par nature ».

«  Guéry : deux bœufs et quatre vaches, en tout sept bêtes à cornes à supprimer ».

«  La femme Coiscault avec le nez un peu moins pointu que son mari, mais la main un peu plus croche : bonne à expulser ! »

«  Quant à votre cuisinier, je crois que vous pourrez le renvoyer à l’école. »

 

D’autres bénéficient quand même d’une appréciation plus favorable.

«  Pineau, ce garde est un tireur adroit et il marche bien » . Pourtant le régisseur ne peut s’empêcher d’émettre des réserves sur sa vie privée : « je lui conseille de se raser le samedi sans avoir besoin des mains de madame Guiet ».

 

Mais c’est Jean Plard qui semble être le plus haut dans l’estime d’Oger de l’Isle : « Jean Plard, domestique intelligent, s’acquitte avec probité et intelligence. Je propose de le placer à la porterie de l’Etang ».

 

Au milieu du XXème siècle, les employés sont encore nombreux au château (voir la photo du personnel) . Après le départ de la famille Pousset, leur nombre va progressivement diminuer.



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