Lorsque vous entrez dans la chapelle Sainte Sophie du square de Gibot, parmi les familles de la noblesse angevine, les Gibot, Boisgirault ou Vaudreuil, et les frères et sœurs Mac Allister, emmurés dans leurs enfeus, un nom frappe par son originalité : Pierre Branger (voir photo).
D’abord, rectifions une erreur bien courante dans la transcription des noms de famille au 19 ème siècle : il s’agit de Pierre Béranger.
Il est né à la Regrippière entre Gesté et Vallet le 28 décembre 1747, fils de Pierre Béranger et de Jeanne Bumereau. IL était sans doute garde-chasse à la Perrinière, commune de Saint Germain sur Moine au moment de la Révolution. C’était « un homme de confiance et d’un dévouement absolu ».
Pendant les guerres de Vendée, Nicolas Stofflet, le célèbre général vendéen, lui confia la gestion de la propriété de la Perrinière. Pierre Béranger percevait les revenus de la terre qu’il reversait ensuite à Stofflet. Celui-ci avait installé son quartier général au château de la Mauvoisinière et la légende raconte qu’il échappa aux Bleus en franchissant à cheval un large fossé appelé le « saut du loup ».
Revenons à la famille de Gibot ! Luc-René, en 1791, décida d’émigrer en Allemagne. Une partie de ses biens fut confisquée. La famille de Gibot revint en France en 1799. Pierre Béranger devint alors le régisseur de la Mauvoisinière. Luc-René se méfiait de Napoléon, au pouvoir en France à l’époque, et il craignait une nouvelle confiscation de ses biens . Aussi, en 1801, il céda à Pierre Béranger toute la Mauvoisinière pour une somme de 93700 francs de l’époque. Dix ans après, le fidèle régisseur rétrocéda ses biens à la famille de Gibot.
Ceci explique les liens très forts existant entre le régisseur et ses maîtres. Un exemple : Pierre Béranger fut le parrain du fils de Luc-Jean, Luc-Anatole ; la marraine était la sœur aînée de Luc-Anatole, Nathalie. De même, dans son testament, le régisseur légua ses biens à la famille de Gibot.
Célibataire, il vécut au château de la Mauvoisinière jusqu’à sa mort. On retrouve trace de ses écrits ; il ajoute à sa signature son surnom : « Mousquet » et il réclamait chaque jour la cruche de vin à laquelle il avait droit.
Il mourut en janvier 1834 à l’âge de 86 ans et son corps fut transféré dans la chapelle Sainte Sophie pour y être emmuré dans son enfeu.
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