Que se passe-t-il à Bouzillé au début des années 1830 ? M. Duperray, procureur du roi au tribunal de Beaupreau, dans un courrier envoyé au procureur général d’Angers, décrit une situation explosive : « Injures, menaces, coups et blessures, tapage nocturne, bris de clôture », rien ne va plus dans le village.
Le procureur en donne une explication : « Dans la commune président deux personnages égaux en titres, fortune, naissance . L’un est le comte de Gibot, maire actuel de Bouzillé et l’autre est le comte de Saint Pern. »
A l’origine de ce conflit, la Révolution de 1830et les deux chatelains. A la Bourgonnière, le comte de Saint Pern, fidèle au roi Charles X chassé du pouvoir n’admet pas le ralliement du comte de Gibot de la Mauvoisinière au nouveau roi Louis-Philippe, ce qui lui a valu d’être nommé maire de Bouzillé.
Chaque camp a ses partisans, « se vouant, comme l’écrit le procureur, autant de jalousie et de haine que les maîtres entre eux ».
La situation s’aggrave encore en avril 1834 pour un motif futile : le parti de Gibot place dans le choeur de l’église un banc destiné au maire, banc que le parti de Saint Pern, soutenu par le curé, se hâte d’enlever, autant de fois qu’il est remplacé.
Suite à ces incidents, des plaintes sont déposées contre le parti de Gibot. Une enquête est ouverte et une vingtaine de personnes sont interrogées par les gendarmes. Le procureur du roi estime que les résultats de l’enquête tourneront au désavantage du maire, le comte de Gibot.
Pour rétablir le calme, il propose même d’envoyer à Bouzillé une brigade de gendarmerie ou une compagnie d’infanterie : la situation est vraiment préoccupante !
On ne sait pas avec précision comment s’est terminée cette affaire ; ce que l’on sait, par contre, c’est que les démêlés futurs du comte de Gibot avec le curé Gabory, pour d’autres litiges, montrent que la vie à Bouzillé, à l’époque, n’avait rien « d’un long fleuve tranquille ».
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