Dans un précédent numéro de notre blog, nous avions évoqué les fours à chaux de Sainte Catherine. Voilà le tour du four à chaux du Fourneau, près du Fossé Neuf.
Il est un peu plus vieux que ceux de Sainte Catherine puisque sa construction a été entreprise en 1804. A l’époque, Pierre Meslin, né à Varades, parent de la famille des Clémenceau, chaux-fourniers à Montjean, exploitait déjà un four aux Léards, sur la commune de Liré. Le 25 janvier 1799, un tremblement de terre, dont l’épicentre se trouvait en mer au large de Noirmoutier, a détruit le four des Léards.

Pierre Meslin décide donc, en 1804, de faire bâtir un four à Bouzillé : c’est celui du Fourneau (voir photo de la rampe), à 300 mètres à l’est des fours de Sainte Catherine. Il signe un contrat avec l’entreprise Pavy d’Ancenis et les tuiliers du Fuilet, Colommier et Dubillot, qui fournissent les 14000 briques nécessaires.
Pierre Meslin et sa femme Marie Allaire ont eu un garçon et deux filles, Marie-Catherine, épouse Gontard et Jeanne, épouse Angebault.
A la mort de Pierre Meslin en 1814, âgé de 54 ans, sa veuve Marie Allaire gère le four avec sa fille Marie-Catherine et son gendre René-Jean Gontard. Ils exploitent aussi à partir de 1822 les fours de Sainte Catherine.

Eugène (voir photo) et Emile Gontard prennent la suite de leur père. Ils obtiennent en 1858 l’autorisation de construire deux nouveaux fours à Bouzillé, l’un à Sainte Catherine et l’autre aux Babins. Ces projets sont restés sans suite.
Théophile Angebault, petit-fils de Pierre Meslin et cousin des Gontard devient, à la mort d’Eugène Gontard, à l’âge de 89 ans, en 1909, le seul propriétaire du four à chaux du Fourneau.
Après lui, c’est son fils, Marcel, qui gère le four qui, à l’époque, emploie une main d’oeuvre abondante : une quinzaine de carriers, autant de rouliers, sans compter les fumistes, qui fait vivre le village du Fossé Neuf.
En 1939, à la déclaration de guerre, le four s’arrête définitivement ; par la suite, une maison d’habitation a été construite au sommet.
On a là une vraie aventure familiale. De 1804 à 1939, de Pierre Meslin à Marcel Angebault, c’est la même famille qui a exploité le four.
Comments