A la Bourgonnière, dans la chapelle du Saint Sauveur, la plus belle de l’Anjou pour la période de la Renaissance, sur la gauche, voici le Christ de la Transfiguration. Haut de 2m.65, vêtu d’une ample tunique d’or, coiffé d’une couronne d’or et de pierres précieuses, c’est un Christ triomphant, ses mains et ses pieds ne portent pas les traces de la crucifixion. Sous ses bras, Charlemagne et Saint Louis rappellent les deux fondateurs de la chapelle au début du XVI ème siècle, Charles du Plessis et Louise de Montfaucon.
On a souvent dit que ce Christ habillé était unique. Ce n’est pas exact : il en existe au moins deux en Europe.
D’abord, allons en Italie, à Lucques, en Toscane. Dans la cathédrale Saint Martin, on vénère depuis le Moyen Age, le « Volto Santo », le Saint Visage. La légende raconte qu’il aurait été rapporté au VIII ème siècle de Jérusalem à Lucques. Une fois par an, il est couvert d’un vêtement brodé et il est couronné.
Serait-ce ce «Volto Santo» qui aurait inspiré Charles du Plessis quand il accompagna son roi Charles VIII pendant les guerres d’Italie. Quand on sait que la décoration de la chapelle de la Bourgonnière est, en partie, l’œuvre de deux artistes italiens de Florence, c’est une hypothèse qu’on ne peut pas écarter.
Un autre Christ habillé est placé dans une chapelle de la magnifique cathédrale gothique d’Amiens dans la Somme. C’est le « Saint Sauve », très grand lui aussi, 2m.71, formé de deux pièces de chêne et habillé d’une tunique. Daté du XIII ème siècle, il est vénéré depuis le Moyen Age.
Mais, comparons ces trois représentations du Christ et soyons un peu chauvins !!! Celui de la Bourgonnière l’emporte largement par sa sérénité et sa majesté. Les deux autres paraissent bien ternes et « souffreteux ».
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